Si vous êtes intéressé à reprendre notre digestat de biométhanisation, contactez notre Service études et développement: etudes@walvert.be

Fertiliser avec les digestats pour remplacer la fertilisation de synthèse montre plusieurs avantages. Le digestat apporte une matrice organique qui retient bien les éléments fertilisant dans le sol et limite la pollution des nappes phréatiques, la forme d’azote qu’il contient est pour moitié de l’azote ammoniacal et pour l’autre moitié de l’azote organique, tous deux bien retenus par la matrice du sol.

La biométhanisation a l’avantage de se rapprocher d’avantage du cycle fermé des éléments que le secteur de la combustion (retour des oligo-éléments, de l’azote et d’une bonne partie du carbone sur les terres). Le carbone digestible est converti en CH4 et CO2, une fraction indigestible se retrouve dans les digestats et contribuera à la formation d’humus dans les sols. Tous les autres éléments (N, P, K, Ca, Mg, microéléments) se retrouvent dans les digestats et contribuent positivement à la fertilisation des terres agricoles. Il doit donc être considéré comme un fertilisant naturel renouvelable, une solution alternative aux fertilisants chimiques de synthèse [1].

De nombreuses études scientifiques ont été menées afin d’objectiver l’impact du digestat issu de biométhanisation pour les effets sur les sols. D’un côté, certaines études concluent que l’apport de digestat augmente la biomasse et l’activité microbienne des sols [2]. De l’autre côté, certaines études concluent sur le manque d’effet du digestat sur la biomasse [3]. D’après Sadet-Bourgeteau et al. (2020) [4], « ces divergences de résultats peuvent s’expliquer par des variabilités de facteurs expérimentaux (type de digestats, quantité apportée, type de sol, etc.) ». 

Toutefois, concernant la structure des communauté microbiennes du sol, Sadet-Bourgeteau et al. (2020) [5] précise que « l’ensemble des études s’accordent à mettre en évidence qu’un apport de digestat induit une modification de cette dernière. L’apport de digestat au sol aurait tendance à favoriser la population bactérienne du sol en augmentant sa croissance et sa diversité. A l’inverse, les champignons, eux, tireraient peu de bénéfices de cette pratique, puisque l’apport de digestat au sol n’aurait pas d’effet sur la croissance de la population fongique […] ». Les mêmes auteurs indiquent que « l’apport de digestats induise une augmentation de la biomasse et de l’abondance des vers de terre au niveau des sols agricoles […] ».

Pour résumer, selon ces mêmes auteurs, considérant les études contradictoires, les conditions expérimentales uniques à chaque étude, les études réalisées sur de courtes périodes, il semble difficile d’objectiver l’impact des digestat de méthanisation sur la qualité biologique des sols. Chaque projet de biométhanisation doit donc bien être analysé séparément.

Les projets développés par Walvert visent à améliorer au mieux les effets sur les sols, notamment :

  • par le choix des intrants en collaborant avec les agriculteurs;
  • par la quantité de digestat épandu sur les terres (relativement faible par rapport aux autres techniques « habituelles »): les agriculteurs n’épandent pas uniquement du digestat;
  • par la volonté d’étudier avec les agriculteurs les parcelles répondant plus positivement que négativement au digestat.

D’une manière générale, nous constatons que le digestat provenant des unités de biométhanisation développés par Walvert présentent les avantages et caractéristiques suivants:

  • Absence d’odeurs,
  • Une fraction liquide (utilisé comme fertilisant) et une fraction solide (utilisé comme amendement),
  • Stabilité du pH entre 7 et 8,
  • Valeurs agronomiques suivantes: N (entre 5 et 6), P (entre 2 et 3), K (entre 4 et 6),
  • Homogénéisation,
  • Enrichissement minéral (azote organique en partie transformée en azote minéralisé),
  • Conservation du carbone complexe (humus)[6]
  • Moins de pathogènes[7]
  • Moins de semences d’adventices[8],
  • Moins de viscosité,
  • Appétence du bétail améliorée.

Par contre, un point d’attention est le risque de volatilisation ammoniacale (NH3) liés à la hausse de pH et de la quantité de NH4. Une des solutions proposées par Valbiom (organisme indépendant) et employée chez Walvert est d’opter pour de bonnes pratiques d’épandage du digestat liquide (sur voire dans le sol, par temps frais et non venteux, par pendillard, par injection, etc.).


Pour vous informer un peu plus: https://valbiomag.labiomasseenwallonie.be/news/le-digestat-un-allie-de-taille-pour-lagriculteur


[1] Source : faq biomethanisation edora et valbiom

[2] Sources :

Abubaker J., Risberg K. Pell M. 2012. Biogas residues as fertilisers-effects on wheat growth and soil microbial activities. Applied Energy. 99, 126-134.

Odlare M., Pell M., Svensson K. 2008. Change in soil chemical and microbiological properties during 4 years of application of various organic residues. Waste Management. 28, 1246-1253.

Chen R., Blagodatskaya, E., Senbayram M., Balgodatsku S., Myachina O., Dittert K., Kuzyakov Y. 2012. Decomposition of biogas residues in soil and their effects on microbial growth kinetics and enzyme activities. Biomass Bioenergy. 45, 221-229.

Walsh J.J., Rousk J., Edwards-Jones G., Jones D.L., Williams A.P., 2012. Fungal and bacterial growth following the application of slurry and anaerobic digestat of livestock manure to temperature pasture soils. Biol Fertil Soils. 48, 889-897.

Caracciolo A.B., Bustamanta M.A., Nogues I. , Di Lenola M. Luprano M.L., Grenni P., 2015. Changes in microbial community structure and functioning of a semiarid soil due to the use of anaerobic digestate derived composts and rosemary plants. Geoderma. 245, 89-97.

Garcia-Sanchez M., Siles J.A., Cahthaml T., Garcia-romera I., Tlustos P., Szakova J., 2015. Effect of digestate and fly ash applications on soil functional properties and microbial communities. European journal of soil biology. 71, 1-12.

 Hupfauf S., Bachmann S., Juarez M.F., Insam H., Eichler-Löbermaan, B., 2016. Biogas digestates affect crop P uptake and soil microbial community composition. Sci Total Environ. 542, 1144-1154.

[3] Sources :

Andruschkewitsch M., Wachenford C., 2013. Effects of digestates from different biogas production systems on above and belowground grass growth and the nitrogen status of the plant-soil-system. Grassland Science. 59, 183-195.

Johansen A., Carter M.S., Jensen E.S., Hauggard-Nielsen H., Ambus P., 2013. Effects of digestate from anaerobically digested cattle slurry and plant materials on soil microbial community and emission of CO2 and N2O. Appl soil Ecol. 63, 36-44

Juarez M.F., Waldhuber S., Knapp A., Partl C., Gomez-Brandon M., Insam H., 2013. Wood ash effects on chemical and microbiological properties of digestate and manure amended soils. Biol Fertil Soils. 49, 575-585?

Wentzel S., Schmidt R., Piepho H., Semmler-Busch U., Joergensen R.G., 2015. Response of soil fertility indices to long-term application of biogaz and raw slurry under organic farming. Appl Soil Ecol. 96, 99-107.

[4] Sadet-Bourgeteau S., Maron P., Ranjard L. (2020). Que sait-on vraiment de l’impact des digestats de méthanisation sur la qualité biologique des sols agricoles ? INRA/UMR Agroéocologie, AgroSup, Dijon, France, disponible sur https://agronomie.asso.fr/fileadmin/user_upload/revue_aes/aes_vol10_n1_juin_2020/pdf/aes10-1_13_sadet-bourgeteau-et-al.pdf 

[5] Sadet-Bourgeteau S., Maron P., Ranjard L. (2020). Que sait-on vraiment de l’impact des digestats de méthanisation sur la qualité biologique des sols agricoles ? INRA/UMR Agroéocologie, AgroSup, Dijon, France, disponible sur https://agronomie.asso.fr/fileadmin/user_upload/revue_aes/aes_vol10_n1_juin_2020/pdf/aes10-1_13_sadet-bourgeteau-et-al.pdf  

[6] Source : Livia Spezanni, 2015, Valorisation du Digestat, Valbiom, page 6.

[7] Une étude de la CRAAQ (2008) appuie la thèse que la biométhanisation permet de réduire significativement les agents pathogènes. Enfin, le Réseau wallon du Développement Rural confirme dans son rapport que (Carnet de la biométhanisation agricole, juillet 2014, page 59): “la biométhanisation « stabilise » l’effluent en réduisant les germes pathogènes et en diminuant le potentiel de germination des graines d’adventices (les « mauvaises herbes ») présentes dans les effluents d’élevage“.

[8] Valbiom précise comme suit (Livia Spezanni, 2015, Valorisation du Digestat, Valbiom, page 6): “Les semences d’adventices et divers pathogènes sont quant à eux généralement inhibés par la biométhanisation. L’efficacité de cette inhibition varie bien sûr en fonction des organismes considérés et des température et durée du procédé“.